S O M M A I R E.
Incipit.
Introduction.
La merditude est une puissante camisole.
La merditude est universelle. Seule son intensité varie.
I N T E R L U D E.
Partie I. Deviens ton législateur.
_Enseignement n°1. Plus tes amis te connaissent et, plus ils t’apprécient.
_Enseignement n°2. Se sentir le plus nul comme le meilleur est autant narcissique l’un que l’autre.
_Enseignement n°3. Fais connaissance avec ta merditude.
Chap. 1. — Le procès, la législation et le législateur.
#1. La merditude est le châtiment d’un procès déroulé dans ta tête.
#2. La législation de ton bonheur.
#3. La marionnette et le marionnettiste.
Chap. 2. —Le manifeste personnel.
#1. Le « je » du bonheur.
#2. Les règles du « je ».
I N T E R L U D E.
Partie II. Deviens ton meilleur ami.
Enseignement n°1. La merditude est un signal.
Enseignement n°2. La merditude est un signal pour passer à l’action.
Enseignement n°3. L’action est le remède.
Chap. 1. — L’aide que tu te dois.
#1. Victime avant tout.
#2. Sauveur avant tous.
Chap. 2. —L’amitié que tu te dois.
#1. Arrête de t’insulter.
#2. Ce n’est pas d’auto-estime dont tu as besoin. C’est d’auto-compassion.
Conclusion.
(article après l’image ci-dessous)
I N C I P I T.
Tu ne vas pas me croire.
À l’origine, cet article devait parler de honte.
La honte était mon point de départ.
J’avais trouvé dans la honte pas mal de similitudes dans le fait de se prendre pour de la merde comme :
Se sentir indigne d’être aimé-e.
Se sentir sale.
Avoir une très faible estime de soi.
MAIS …
… à une précision près …
La merditude* ce n’est pas de la honte. C’est de la culpabilité.
* Je dis merditude pour caractériser le sentiment où on se sent, prend ou déclare comme de la merde. J’aime bien ce mot 🙂
Quand tu te prends pour de la merde, tu te sens mal. Tu ne te sens pas sale. Il s’agit donc de culpabilité et non, de honte. La honte n’est pas la culpabilité.
On se sent honteux pour ce qu’on est MAIS on se sent coupable pour ce qu’on fait.
Généralement, car on trouve qu’on a mal agi ou qu’on en a pas assez fait. Il y a donc une démarcation entre l’être et l’action.
Ici, j’aborde la merditude sous le spectre de l’action et donc, de la culpabilité.
Premier constat :
Personne ne naît avec la merditude.
Si personne ne naît avec la merditude, forcement c’est qu’on l’apprend.
Tu n’as jamais vu un enfant se préoccuper si son dessin est assez beau ou pas.
Tu n’as jamais vu un enfant souffrir du syndrome de l’imposteur quand il joue à Superman.
On ne naît pas avec la merditude. On l’apprend.
Comment ça ?
C’est simple, il arrive à un moment, où enfant, tu découvres le monde extérieur.
Avant trois ans, tu te penses comme la mesure universelle du monde. Il suffit de geindre un petit peu pour avoir le monde à tes pieds. Forcément, tu finis par croire que tu es l’horizon indépassable de cette planète.
Puis …
Un jour, le miroir se brise.
Petit à petit. Déclic après déclic.
L’un des déclics ?
Le jour où tu découvres qu’il y a des horaires pour les repas.
Avant, tu criais famine et tout de suite, tu avais droit à ton biberon, ton repas et, tu te régalais.
Puis …Un jour, tu cries et, rien ne se passe. Tu vas voir tes parents, tu te plains d’avoir faim et, qu’est-ce qu’ils te répondent ?
Ce n’est pas l’heure de manger.
Comme s’il fallait une heure pour manger désormais.
Qu’importe ! un miroir se brise là.
Tu n’es plus la mesure universelle du monde. Y a le monde extérieur. Y a les autres. Et, il y a aussi des règles.
Même pour les repas.
Et ce monde extérieur, tu l’ignorais car tu ne faisais aucune différence entre l’autre et toi. Ce que tu voulais, l’autre le voulait aussi pour toi. Au final, tu étais hermétique à ce que les autres pensaient de toi puisque tu pensais que les autres pensaient comme toi.
Bref. La belle vie.
Puis un jour, le divorce. Toi et le monde extérieur, vous n’êtes pas fait pour vivre ensemble. La preuve ? Il t’a changé des horaires de repas.
Qui prononce le divorce ?
L’empathie prononce le divorce entre le monde extérieur et toi.
En effet, c’est à cet âge, 3–4 ans que tu vas développer l’empathie. Avec elle, tu vas parvenir à te représenter les pensées de l’autre. Avant, elles n’existaient pas.
L’empathie est la capacité par laquelle tu fais tien, le regard de l’autre.
Donc, sans empathie, pas de merditude. Puisque sans l’autre, pas d’empathie.
Ce qui fera dire à Jean-Paul Sartre :
« L’enfer, c’est les autres »
___COMBO citation de philosophe activé 😀
La merditude, tu ne nais pas avec. Tu l’apprends.
Et l’empathie est ton professeur.
I N T R O D U C T I O N.
Avec cet article, je veux te guérir définitivement de ta merditude. Surtout, de ta culpabilité de ne pas en avoir fait assez. Du moins, j’espère y parvenir …
Te voilà au jus désormais.
Ceci dit, avant le remède, deux diagnostics :
La merditude est une puissante camisole.
La merditude est universelle. Seule son intensité varie.
La merditude, sous sa forme de culpabilité, est l’arme de manipulation massive des mamans.
Elles te disent de ne pas manger entre les repas et hop, tu es ensorcelé-e !
Tu ne me crois pas ?
Imagine, tu as envie d’une glace et, il est 15h.
Ta maman t’as bien dit :
On ne mange pas entre les repas.
Il se passe quoi là ?
Tu vas mettre en balance le plaisir de manger une glace avec le poids anticipé de la merditude de décevoir ta maman.
Si cette dernière est plus lourde, tu ne mangeras pas la glace.
Mais …admettons que tu manges la glace tout de même.
Tu te crois sorti d’affaire ?
Et non ! la merditude revient a posteriori cette fois.
Tu auras beau te lécher les doigts, cela va t’empêcher de bien savourer ta glace. Ce doit être ce qu’on appelle un plaisir coupable 🙂
En résumé, la merditude est un puissant inhibiteur et il agit deux fois :
A priori comme un inhibiteur à la décision. Puis, a posteriori, comme un inhibiteur au plaisir.
Quand il s’agit de glace, ça passe.
Ceci dit, si tu gardes cette inhibition en toute circonstance, c’est comme si tu portais une camisole en permanence. Difficile de faire la roue avec.
Sauf que …la camisole n’existe pas.
J’y reviendrai.
Avant, laisse-moi te rassurer, personne n’échappe à la merditude.
La merditude, même quand tu n’en veux pas, elle te veut.
La merditude est universelle. Seule l’intensité varie.
La merditude est universelle.
Tu as beau t’appeler Barack Obama, Oprah Winfrey ou Kilian Mbappé, la merditude se colle à toi comme un sparadrap.
Tout le monde s’est déjà senti merdique. Que ce soit dans la journée, la semaine, l’année.
Tout le monde.
Il n’y a pas d’interrupteur à la merditude. Seul un thermostat.
Après, selon chacun d’entre nous, son intensité varie. Elle varie selon le caractère des gens puis, aussi selon les circonstances.
Tu ne te sentiras pas merdique de la même manière en mangeant ta glace en cachette qu’en refusant de donner une pièce à un SDF aveugle.
Ceci dit, de manière simplifiée, tu peux représenter la merditude sur une courbe de Gausse.
D’un extrême, tu as des gens plongés dans l’impuissance chronique. De l’autre, ceux pour qui la merditude est l’effet d’une pensée passagère.
…
Avoue, tes sourcils ont fait des origamis à la vue de ces quelques mathématiques ^^
Je te rassure, y en a plus après.
Maintenant, je te disais que la merditude est universelle.
…
Enfin presque universelle. Je pense qu’il y a une seule exception à cette règle :
Donald Trump
Ce mec doit être le seul sur la planète à ne rien trouver de merdique dans son royaume.
Tout y est fabuleux car tout ce qu’il est fait est fabuleux. Forcément.
Cela va un point où il arrive à travestir la réalité pour épouser ses illusions. Les gens, qui n’habitent pas son royaume, appellent ça des fake news.
Il arrive à travestir la réalité pour épouser ses illusions. On appelle ça une fake news.
Mais bon …
L’objectif de cet article n’est pas de te transformer en Donald Trump.
Loin de là.
Pour toi, gens de lecture, voici mon intention :
Faire de toi ton propre législateur.
Faire de toi ton meilleur ami.
Le premier sert à contrôler la merditude a priori. Le second, a posteriori.
I N T E R L U D E.
Ça va ? 🙂
Oui, nous allons faire une petite pause avant de poursuivre. Tu ne t’en es pas rendu-e compte mais, ça fait déjà 5 min que tu lis.
Il faut toujours bivouaquer avant la jungle. Alors, je te laisse ce moment de répit.
Tu ne sais pas quoi faire ?
Bah …appuie sur les petits 👏 à hauteur de ce qui t’a plu jusqu’ici. Tu peux applaudir jusqu’à 50 fois MAIS n’abuse pas non plus. Ce n’est que le début 😀
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Ça y est ? T’es bon ?
On y va !
FIN de l’ i n t e r l u d e.
PARTIE I — Deviens ton propre législateur.
Je n’ai pas message plus important que celui qui va suivre. D’ailleurs, une fois lu, tu peux interrompre ta lecture car, tout le reste te paraîtra du remplissage à coté.
Le message ?
Deviens ton propre législateur.
…
T’es encore là ? 🙂
Bon, en vrai, balancé ainsi, ça te fait une belle jambe épilée.
Alors, avec le contexte, l’histoire est simple et commence en février dernier.
Je suis rentré ferme dans la résolution de me débarrasser de ma merditude. J’en voulais un interrupteur.
J’en avais marre de me sentir coupable, bête, incapable, terne, vulnérable aux autres …Bref, la merditude quoi ?!
Je voulais un interrupteur à merditude.
Le pire ? Quand les gens me disaient le contraire, je ne les croyais pas.
Sans rentrer dans les détails, ils aimaient qui j’étais et ce que je faisais. Mais, je n’arrivais pas les à les croire. Pour moi, c’était flatterie gratuite voire hypocrite.
Au fond, ils ne savent rien de moi. S’ils me connaissaient vraiment, ils changeraient d’avis. Ils ne me connaissent pas comme je me connais.
Ils ne me connaissent pas comme je me connais.
Ils ne me connaissent pas comme je me connais.
Ils ne me connaissent pas comme je me connais.
Puis, j’ai laissé tourner cette phrase en boucle dans ma tête pendant des jours.
J’en suis ressorti avec trois enseignements.
Enseignement n°1. Plus tes amis te connaissent et, plus ils t’apprécient.
D’ailleurs, c’est la définition même d’ami. Si l’un d’entre eux arrête de t’aimer à mesure qu’il te connaît, ce n’est pas un ami. POINT. Il cherche à te plaire plus qu’il ne cherche à te connaître. La réciproque peut-être vraie aussi. Tu cherches aussi plus à lui plaire qu’à le connaître.
Un ami ne cherche pas à te plaire. Il cherche à te connaître.
Enseignement n°2. Se sentir le plus nul comme le meilleur est autant narcissique l’un que l’autre.
Je tiens cette idée de Nicolas Galita.
Y a aucune raison sur Terre que tu sois la plus nulle ou le meilleur. En clair, tu n’es pas spécial.
En effet, sans le dire, tu attends un traitement spécial à te penser ainsi. Tu veux qu’on s’apitoie sur ton sort, qu’on se sente désolé pour toi … en définitive, tu veux de l’attention et ce, de la même manière que ceux qui se prennent pour les meilleurs.
Maintenant, la seule chose qui te différencie des autres, c’est que tu entends ta voix intérieure. J’y reviendrai.
Une chose te différencie des autres : tu entends ta voix intérieure.
Enseignement n°3. Fais connaissance avec ta merditude.
Ils ne me connaissent pas comme je me connais.
Quand tournait cette comptine, je me suis demandé si je me connaissais vraiment.
Bah oui… si je me connaissais, je saurais d’où proviendrait ma merditude. Or, ce n’est pas mon cas. Le tien non plus probablement.
Tout ce que tu sais : elle s’impose à toi. Sans ta volonté.
Je veux dire, personne ne se lève le matin en se voulant merdique.
Tu imagines la scène ?
Un mec chauve se lève de bon pied. Il fait sa « morning routine » avec du jogging, une douche froide et des tartines sans gluten. Il mate BFM Business et quand il éteint, il a subitement une illumination :
« Tiens ! Et si je me tartinais un peu de merditude aujourd’hui ! »
Note de l’auteur.
Bon, il est chauve. Ne me demande pas pourquoi. J’ai laissé aller mon imagination. Il se trouve que pour elle, quelqu’un capable de dire une telle ânerie est chauve. Je n’ai rien contre les chauves. Moi-même je vais le devenir. Alors, du calme. Ne soyons pas chauvin du crâne.
Bref.
Je ne contrôle pas ma merditude. Tu ne contrôles pas la tienne.
Alors, qui ? Qui la contrôle ? Qui est son législateur ?
C’est toute la question.
Qui est le législateur de ta merditude ?
Chap. 1 — Le procès, la législation et le législateur.
Je ne connais personne content de sa merditude. Beaucoup préfèreraient se sentir plein de confiance et de fierté dans ce qu’il fait. C’est la base.
Moi, le premier.
Je ne fais pas les choses a priori pour me sentir mal de les avoir fait. Par contre, quand tu croies les avoir mal fait, a posteriori, tu te sens merdique.
On est d’accord là-dessus ?
Si je continue le raisonnement, la merditude est un verdict ou jugement non seulement émotionnel mais aussi, intériorisé de tes propres actions.
Mais …
… qui dit verdict, dit procès.
#1. La merditude est le châtiment d’un procès dans ta tête.
Si un verdict ou un jugement a été rendu puis, appliqué y a forcément eu un « procès »
S’il y a procès alors, y a un juge, un procureur voire un avocat à la défense. Dans ce scénario, la défense, c’est toi.
Je te le dis au cas où tu sois déjà perdu 😛
Et ce procès, il a eu lieu où ? Dans ta tête. Qui plus est, tu l’as perdu.
Oui, tu as perdu un procès dans ta tête.
Mais, tu ne connais pas la meilleure ? Tu te charges toi-même d’appliquer la sentence.
Si toi aussi, tu t’auto-brutalises, on n’est loin d’être sorti du mausolée.
La merditude est une punition infligée par toi-même contre-toi même en conséquence d’une mauvaise action jugée.
La merditude est une punition infligée par toi-même contre-toi même en conséquence d’une mauvaise action.
Au nom de qui ou de quoi est-elle mauvaise ?
Telle est la question.
#2. La législation de ton bonheur.
Au nom de quelles lois te punis-tu ?
La question révolver.
En effet, un procès c’est quand tu as enfreint des règles, non ?
Du coup, quelles sont-elles ?
…
Tu l’ignores ?
T’es comme la plupart des gens.
Tu n’as pas compris les règles mais tu joues le jeu.
T’étonnes pas si tu (te) perds à chaque partie sinon.
Maintenant, de quel jeu, je parle ?
Là, tu vas me prendre pour un fada mais, ce jeu tout le monde y joue même quand il prétend le contraire :
Le jeu du bonheur.
Tu ne me crois pas ?
As-tu déjà fait quoique ce soit qui ne contribue pas, de manière directe ou indirecte, à ton bonheur ?
…
J’attends.
Tu vois ? Difficile de trouver un contre-exemple. À la rigueur, on pourrait confondre plaisir et bonheur mais là, n’est pas mon propos.
Mon propos est de te dire que tous tes actes sont des rayons dont ton bonheur est le centre.
Tous tes actes sont des rayons dont ton bonheur est le centre.
Après, faut tout de même définir cette notion. Oui, je te parle du bonheur.
C’est quoi en fait ?
Je vais t’en donner une définition qui ne soit pas une tente à fumisterie. Accroche-toi. D’ailleurs, à mes yeux, c’est la définition la plus absolue de la planète :
Le bonheur est dans le progrès de devenir son “soi” idéal.
Si je faisais dans le philosophe Spinoza, j’aurais dit :
Persévérer dans son être.
Le bonheur, ainsi exposé, est un phare au milieu d’une tempête. En effet, tout s’éclaire :
Quand tu progresses vers ton « toi idéal », tu te récompenses. Tu te récompenses notamment par la joie, de l’enthousiasme ou encore de l’euphorie.
Par contre, quand tu stagnes voire régresses, tu te punis. Tu te punis par de la colère, de la frustration ou, donc, par le sentiment de merditude.
SIMPLE.
Ton « toi idéal » sert de référentiel pour découper, de manière synthétique, toutes tes actions en deux grandes catégories :
Celles dont tu peux être fier.
Celles dont tu peux être merdique.
Du coup, quand tu te prends pour de la merde, c’est surtout que tu ne te sens pas progresser vers ton « toi idéal ».
BASIQUE.
Finalement, définir ton bonheur ou, de manière plus concrète, ton « toi idéal », est la meilleure façon de connaître les règles pour lesquels tu veux te récompenser et par antithèse, te punir aussi.
Cependant, tout ça, c’est joli mais, il y a un MAIS.
Mais …
… encore faut-il avoir défini soi-même les lois de son bonheur.
L’as-tu fait ?
Es-tu vraiment ton propre législateur ?
#3. La marionnette et le marionnettiste.
On l’a vu : tu ne connais pas les règles de ton propre jeu. Or, si tu les ignores, quelqu’un a dû les écrire pour toi. Tu n’en es alors pas le marionnettiste, t’en es la marionnette.
Si tu n’es pas le marionnettiste ton propre jeu, tu en es la marionnette.
Qui est-il ce législateur ?
Je te le dis tout de suite :
Cela ne va pas te plaire.
Accroche-toi, je vais te le révéler.
…
(suspens de bâtard :D)
Ta voix intérieure.
Alors, comme ça, je sais, c’est bizarre !
Je connais bien la pseudo-rhétorique des coaches et des gourous en tout genre.
La voix intérieure, faut l’écouter plus souvent, elle est gentille et tout ça. Et, les voix extérieures, c’est des méchantes.
Là, je le dis publiquement et, je te prends à témoin :
N**** la voix intérieure.
Enfin, n**** surtout ces discours sans gluten de la voix intérieure.
À titre personnel, hier encore, quand j’allais courir mon 10 km nocturne, ma voix intérieure me disait :
Mais qu’est ce que tu fais là ?
Rentre chez toi.
Va manger des pépitos et mate Netflix.
La voix intérieure n’est pas pure. Avant d’être intérieure, elle est surtout une voix. Or, tu utilises la même voix pour insulter et encourager, tu utilises la même voix pour t’insulter et t’encourager.
Y a pas de gentille voix intérieure. Elle est neutre.
Ceci dit, comme tu es la seule personne à t’entendre penser, il est important de savoir d’où vient ce qu’elle dit.
La matière de ta voix intérieure provient de l’amalgame de toutes les règles tu t’aies appropriées dans la vie. Certaines viennent de toi et d’autres, des autres.
Ta voix intérieure provient de l’amalgame de toutes les règles tu t’aies appropriées dans la vie.
Là, c’est le drame.
Comme je te l’ai dit, personne ne naît avec la merditude.
Tu l’apprends.
Comment ?
En faisant tien, le jugement des autres.
Du coup, il arrive un moment où une confusion s’opère. Il arrive où tu prends ce que les autres veulent de toi pour ce que tu veux. Au final, tu finis par jouer ton propre jeu avec les règles d’un autre.
Quand tu n’es plus le maître de ta voix, t’en es l’esclave.
Tu veux en reprendre le contrôle ?
Soit ton propre législateur.
Chap. 2 — Le manifeste personnel.
Pour devenir ton propre législateur, le processus d’une simplicité désarmante.
Tu veux l’être ?
Sûr ?
Pas de retour en arrière ensuite.
…
Alors, écris ou enregistre les règles avec lesquelles tu veux progresser vers ton « toi idéal ».
La bonne nouvelle avec celles-ci ?
Il n’y en a pas. Tu dois les créer.
La mauvaise nouvelle ?
Il n’y en a pas. Tu dois les créer.
La probable mauvaise nouvelle ?
Tu n’en as pas. D’autres en créent pour toi.
Ici, je te propose de faire ça en deux temps :
D’abord, t’emparer une bonne fois pour toute ton bonheur avant de le dérouler, dans ton manifeste personnel.
#1. Le « je » du bonheur.
Tu sais, ce paragraphe, cela fait un moment que je voulais te l’écrire.
Depuis celui de la définition absolue du bonheur.
Ne me regarde pas l’air étonné.
Pour moi, cela fait longtemps.
Toi, tu l’as lu, y a quoi ? 5 min ?
Perso, il m’a fallu 2 mois pour en accoucher des mots clairs pour en parler.
Bref.
Je parle de moi. Parlons plutôt de toi.
Avec une définition du bonheur comme ci-dessous :
Le bonheur est dans le progrès de devenir son « soi idéal ».
Un énorme mirage s’évapore.
En effet, ton « toi idéal » est différent du mien ou de celui de ton voisin. Alors, pas besoin de te comparer aux autres. Les autres ne sont pas la norme. D’ailleurs, personne ne l’est. Comme tout le monde, tu es une exception à une norme qui n’existe pas.
De plus, ce que tu compares, c’est ton intérieur avec leur extérieur. Tu n’as aucune idée des troubles, des doutes ou des questions que traversent les gens. Tu n’as accès qu’à leur version instagram. Tu peux être sur instagram les yeux rieurs mais avec des larmes qui coulent à l’intérieur.
Ne compare pas ton intérieur avec l’extérieur des autres.
Finalement, la distance entre toi et les autres est la même qu’entre toi et toi-même.
La distance entre toi et les autres est la même qu’entre toi et toi-même.
Logique, non ?
Logique par deux fois.
Tu n’as aucune idée du « soi idéal » des gens. autrement dit, de ce qui fait leur bonheur.
Puis, tu accèdes seulement à une version instagram de leur personne. Une version médiatique et statique. Une belle photo, en somme.
La bonne nouvelle dans tout ça ?
La merditude ne mesure pas l’écart entre toi et les autres. Il mesure l’écart entre toi et toi-même. Ton « toi idéal » pour être précis.
Cet écart produit de la merditude chronique ou ponctuelle.
Comment le combler ?
Par l’action.
J’y reviendrai.
Avant, on a une chose à faire :
Ton manifeste personnel.
#2. Les règles du « je ».
Si la quête du bonheur est un jeu, il est ce qu’il reste de tes propres règles. Non pas, celles des autres.
Le bonheur est ce qu’il reste de tes propres règles.
Les écrire, ou du moins, les formuler, reste le meilleur moyen de gagner à ton propre jeu au lieu de jouer à un jeu qui n’est pas le tien.
Ici, il ne s’agit pas d’avoir raison. Il ne s’agit pas non plus qu’ils aient tort.
Non.
Il s’agit juste de savoir déterminer ce à quoi tu accordes une valeur suffisante pour en faire une loi de ta vie.
Ainsi, tu sauras ce pour quoi tu veux te faire récompenser ou avoir du bonheur. Ce pour quoi tu veux te faire aussi punir, donc avoir de la merditude si je veux rester dans le sujet.
Tu vois ?
Alors, on commence par connaître les priorités de sa vie. D’elles, découlent les règles et les commandements.
a. Céder aux priorités.
Je sais, je sais.
Le terme « manifeste » fait grandiloquent. Dans le fond, il s’agit surtout d’écrire ce que tu attends de toi. Comme Bruce Lee a pu le faire avec sa lettre à lui-même.
Mon plus grand et unique objectif.
Moi, Bruce Lee, serai la première superstar Orientale la mieux payée des États-Unis. En retour, je serai l’auteur des performances les plus incroyables, et donnerai le meilleur de mon jeu d’acteur. À partir de 1970, j’atteindrai la célébrité mondiale et à partir de là, jusqu’à la fin de l’année 1980, j’aurai en ma possession 10 millions de dollars. Je vivrai comme il me plaira et détiendrai également l’harmonie intérieure et le bonheur.
Bruce Lee
Janvier 1969.
Ou bien, un Curriculum Vitae de tes 80 ans.
Oui, plus simple, tu pleures.
Bien sûr, quand je parle de CV, je ne te parle pas du CV avec lettre de motivation envoyés pour obtenir un job.
Je reviens à l’étymologie du mot, curriculum vitae, soit parcours de vie en latin. Cela englobe en particulier 4 catégories :
Quelle famille ?
Quel travail ?
Quels amis ?
Quels loisirs ?
En clair, quel parcours de vie veux-tu dans chacune de ses catégories ?
Tu n’es pas obligé de toutes les remplir. D’ailleurs, tu n’es obligé à rien. C’est surtout pour t’illustrer la démarche avec une ligne de mire :
Quelles sont les priorités dans le déroulement de ta vie ?
Dure, dure la question, non ? ^^
Bien sûr, pour passer au manifeste, je pars d’une prémisse :
Tu sais ce que tu veux de ta vie.
Genre vraiment.
Tu ne pourras jamais dire que tu manques de temps pour elles. Sinon, en réalité, tu ne veux juste pas les faire. Tu te trouves de fausses excuses au lieu de trouver de vrais moyens.
Par exemple, un exemple.
Tu veux voyager ?
Tu ne le fais pas ?
Ce n’est pas ta priorité.
Limpide.
Tes priorités sont ailleurs comme dans ton travail, ta famille ou bien, tout autre chose mais, pas à voyager.
Avec ça, quand un priorité émerge, émerge avec elle une règle voire un de tes commandements de vie. Ainsi, si tu veux connaître tes règles, connais tes priorités.
Donc, que veux-tu en priorité dans ta vie ?
Tu sais déjà ?
Très bien, passe à la suite.
Sinon, retourne bosser.
Tu n’es pas prêt-e pour ce qui suit 😛
b. Rédige ton manifeste personnel.
J’ai une mauvaise nouvelle.
Oui, je commence direct par te l’annoncer :
Il me faudrait un article complet pour détailler comment écrire son manifeste personnel.
Ici, n’est pas l’objectif.
L’objectif, je te le rappelle, au cas où tu sois allé flâner sur Youtube, c’est :
Te débarrasser de ta merditude.
Comment ?
En devenant ton propre législateur.
Avec quoi ?
Ton manifeste personnel.
Je ne vais donc pas rentrer dans les détails du « quoi ? »
Dans les grandes lignes, ce document regroupe toutes tes règles ou, pour faire dans l’épique, tous les commandements de ta vie. Tu peux les écrire ou les enregistrer, ce qui compte, c’est qu’elles soient exprimées. En somme, sorties de ta tête. Il est la manifestation concrète de ta volonté.
Tu veux un exemple ?
Voici mon manifeste. Je l’ai écrit voilà 5 ans.
Déjà, le mien, n’est pas complet. Il traite uniquement les dimensions « travail » voire « amis ». Les plus importantes à mes yeux.
D’ailleurs, le tien aussi. À moins de partir sur un inventaire à la Prévert, tu ne pourras pas être exhaustif. Ceci dit, tu seras sélectif. Tu choisiras trois, dix, cent règles les plus importantes à tes yeux.
Dans mon exemple, j’en ai 13 et la première plante le décor :
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu 2 objectifs : abattre des murs pour permettre des dialogues; supprimer l’enseignement supérieur actuel d’ici 50 ans.
Je sais ce que tu te dis :
Il a vraiment mis supprimer l’enseignement supérieur ?
Oui, je l’ai vraiment mis. D’ailleurs, ici, c’était sous sa forme politiquement correct. Dans ma tête, c’était beaucoup plus vulgaire :
N**** sa mère à l’enseignement supérieur.
C’est te dire la frustration, la déception ou la colère que cristallisent l’enseignement supérieur chez moi. La révolte était, ici, mon carburant.
C’est toujours le cas.
Après, quand j’écris ce commandement, supprimer l’enseignement supérieur était mon carburant. Alors, le supprimer ? D’accord. Mais, le remplacer par quoi ?
Je n’en avais aucune idée.
Sans disserter, j’étais convaincu d’une chose :
L’enseignement supérieur actuel est toxique pour les gens.
Voilà la base.
Mais …
… la première ligne a depuis évolué.
C’est là, un avertissement que je te donne.
Un manifeste ou un CV à 80 ans, appelle ça comme tu veux est dans le moment, quand toi, tu es dans le mouvement.
Ton manifeste est dans le moment quand toi, tu es dans le mouvement.
Autrement dit, il faut l’actualiser régulièrement car, tu évolues. Et si tu me dis que tu n’as pas changé ces 5 dernières années, hormis si tu t’étais dans le comas, tu as perdu 5 années de ta vie.
Ton manifeste doit être actualisé tous les 5, 3 ans voire à chaque évènement majeur de ta vie. Tu prends le mien, il a 5 ans maintenant. Je suis en train de rédiger le nouveau. La première ligne devient :
Je veux réparer l’école pour les grandes personnes.
Oui, l’éducation est un sujet fort chez moi ^^
En définitif, retiens bien une chose : ton manifeste doit être aussi bien sélectif qu’actuel. Il est inutile de garder une relique à laquelle tu accordes plus une valeur sentimentale que pratique.
Autrement dit, si t’as fait ton manifeste juste pour être content de l’avoir fait et non, pour le suivre ou le pratiquer : arrête tout !
Puis, reprends la lecture de cet article du début. Ça te rafraichira la tête.
En effet, quand tu passeras à l’action ton manifeste personnel, tu sauras alors pour quoi tu te récompenses, pour quoi tu te punis voire pour quoi tu te pardonnes. J’y reviendrai.
Quand tu passeras à l’action ton manifeste personnel, tu sauras alors pour quoi tu te récompenses, pour quoi tu te punis voire pour quoi tu te pardonnes.
Et, tu le feras selon tes propres termes. C’est le plus important.
Tu ne chercheras plus à plaire à une idole. Tu chercheras d’abord à te plaire. Puis, quand tu ne te sentiras merdique plus car tu es inféodé à d’autres mais, car tu l’as voulu pour toi. Du coup, tu n’attendras pas le pardon des autres mais, de toi-même.
Se pardonner n’est pas forcément la bonne nouvelle mais, au moins, cela change le jeu initial.
Tu obéis à tes propres règles.
Tu n’en es plus l’esclave car tu les as écrites par toi et pour toi-même. C’est d’ailleurs la définition même de la liberté :
Pouvoir obéir aux lois qu’on s’est donné à soi-même.
Ici, enfin, tu es ton propre législateur.
Tu es ton propre législateur.
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I N T E R L U D E.
Nous revoilà 7 min après.
Oui, tu viens de passer 7 min à lire là. Bravo. Ce n’est pas évident pour tout le monde 😀
Alors, on se fait une pause vite fait, boire de l’eau, regarder un gif rafraîchissant comme celui-ci :
Voilà.
T’as eu ton moment ? 🙂
On reprend ?
Très bien.
F I N de l’ I N T E R L U D E.
PARTIE II — Deviens ton meilleur ami.
Juste avant, je t’ai recommandé de faire un manifeste. Après, il ne s’agit pas seulement de l’écrire, il faut également le mettre en action. C’est ça le véritable but du manifeste :
Mettre ta volonté en action.
D’ailleurs, toute volonté amputée de l’action, te donnera cette merditude dont tu veux te débarrasser.
Alors, juste fais-le.
Ça fait slogan de chaussures de sport mais, les évidences n’ont pas de droits d’auteur.
L’action est le remède, je ne cesserai jamais de le dire.
La preuve en trois enseignements.
Enseignement n°1. La merditude est un signal.
Tu sais, j’ai dit beaucoup de mal de la merditude. Comme si elle était une entité maléfique à abattre. En réalité, il n’en est rien. Elle est surtout une émotion et, comme pour toutes les émotions, elle est un signal.
La merditude est un signal.
C’est un signal au même titre que la lampe d’huile sur ton tableau de bord. Elle te signale quelque chose ne va pas. Par conséquent, elle te signale aussi quelque chose à réparer.
Enseignement n°2. La merditude est un signal pour passer à l’action.
La merditude est pareille à la lampe à l’huile qui s’allume. C’est un signal pour t’avertir que tu t’es fait du mal ou alors, que tu ne t’es pas fait du bien. Quand elle se déclenche, tu dois passer à l’action pour réparer.
La merditude est un signal pour passer à l’action.
De manière très synthétique, l’action, dans ce contexte, c’est le processus par lequel tu passes de l’état « Je me sens merdique » à l’état « Je me sens bien »
Ici, j’évite parler de l’état « Je vais mieux ». Il ne faut pas le confondre « Je vais bien ». Ce dernier est plus à trait à la pulsion, au soulagement ou au confort. Un peu quand tu es déprimé et que tu manges un fast-food dans un moment de « comfort food » 🙂
Pour d’autres, c’est de la glace.
Enseignement n°3. L’action est le remède.
Dans ce modèle, l’action te permet d’actionner ton bonheur.
En effet, la merditude, c’est quand tu as l’impression d’avoir foiré quelque chose. Tu te punis avec.
Tu souviens ? C’était dans la première partie.
Au final, la merditude te signale un écart entre toi et ton « toi idéal ». Un écart que tu veux combler.
Comment ?
Par l’action.
L’action est le remède.
Oui, je me répète.
Néanmoins, je n’ignore pas la détresse dans laquelle cela peut te plonger. Parfois, tu as beau faire, tu es comme un hamster à courir dans une roue « Je me sens merdique »
Je le comprends.
Pourtant, tout pourrait se débloquer avec pour seul état d’esprit :
Deviens ton meilleur ami.
Chap. 1 — L’aide que tu te dois.
La merditude, elle te colle aux doigts comme le sparadrap du capitaine Haddock.
Si tu ne vois pas la référence, c’est que je suis devenu trop vieux pour ces conneries.
Tu ne vois pas non plus la référence pour la dernière phrase ?
Bon, laisse tomber.
Bref.
Je disais donc, quoique tu fasses, t’as le sentiment de faire de la merde. Quoique tu fasses, t’arrives jamais à franchir la frontière du « Je me sens bien ». Tu tournes en boucle dans « Je me sens merdique »
Au final, tu te sens impuissant.
En réalité, une telle situation procède de deux phénomènes :
Une mentalité de victime
Une impuissance apprise
La solution ?
Deviens ton propre sauveur.
#1. Victime avant tout.
L’épine de la merditude, c’est la mentalité de victime.
Je m’explique.
Avec celle-ci, parfois, tu veux te sentir coupable avant même de lire l’acte d’accusation. Tu ne vas pas discuter ta merditude pour la comprendre, tu vas juste chercher les raisons de la justifier.
Autrement dit, tu pars du principe que si tu te sens merdique, c’est que tu le mérites. Sans aucune forme de nuance. Or, ce réflexe est toxique.
Tu te conduis contre toi comme la pire des brutes.
La présomption d’innocence ne marche pas avec toi. Du coup, ta tête est une sombre dictature où tu te condamnes puis, tu fabriques a posteriori les preuves de ta culpabilité.
C’est comme si tu tirais une flèche n’importe où pour ensuite dessiner une cible autour de celle-ci. Tu n’as pas visé juste. Tu t’es juste visé.
Comme si tu tirais une flèche n’importe où pour ensuite dessiner une cible autour de celle-ci.
Tu n’as pas visé juste. Tu t’es juste visé.
Après, y a une explication : elle ne va pas te plaire :/
Ton cerveau est plus sensible aux stimulis négatifs qu’à ceux positifs.
Pourquoi ?
Parce que les premiers signalent une mort imminente quand, les autres représentent la perspective d’un bon repas.
Et oui, après des années à évoluer, ton cerveau a déterminé que ta survie dépendait de ta capacité à réagir au danger.
Il faut dire qu’il a connu la jungle. Un mode « Koh Lanta » avec un système DDVVVVV.
« Démerde-toi, démerde-toi vite vite vite vite vite …»
Pas le choix, quand tout autour de toi t’es potentiellement hostile. Des bêtes sauvages aux plantes.
Dans un tel environnement, ton cerveau s’est donné une mission : ta survie. Par extension, la sienne aussi. Faut pas le croire altruiste non plus.
T’avais donc intérêt à être réactif si tu voulais survivre. Or, la perspective de mourir est un moteur beaucoup plus puissant que celui de faire un bon repas.
C’est pour cela qu’un lapin court plus vite qu’un renard. Il court pour survivre.
C’est pour cela qu’un lapin court plus vite qu’un renard. Il court pour survivre.
L’un joue sa peau quand l’autre la mange.
Imagine maintenant un lapin qui court moins vite qu’un renard ou moins malin que celui-ci. C’est simple, un tel lapin n’existe pas ou plus. Y a longtemps que son espèce a été décimée par les renards. Voilà, la théorie de l’évolution appliquée.
Darwin peut être fier 😀
Enfin presque.
En attendant, tu te prends pour une victime.
Comme toute victime, tu attends un sauveur.
Mauvaise nouvelle ?
Personne ne viendra.
Bonne nouvelle ?
Tu es ton meilleur sauveur.
#2. Sauveur avant tous.
L’impuissance s’apprend. À force, de répéter des situations où tu te sens impuissant, tu finis par apprendre l’impuissance.
Connais-tu cette histoire ?
En Inde, les éléphants sont attachés, dès leur plus jeune âge, à un poteau avec une corde. Cela pour éviter qu’ils s’enfuient.
Puis, un beau jour, on enlève la corde. Or, l’éléphant ne fuit pas.
Pourquoi ?
La corde est passée de sa patte à sa tête. Il a une corde dans la tête qui l’empêche de fuir et se sauver.
C’est triste mais ça l’est encore davantage avec ce qui suit.
Des cordes ? Toi aussi, tu en as plein la tête.
Tu es le seul à pouvoir détruire ce que tu as construit dans ta tête.
Tu es ton sauveur.
Je voudrais te dire le contraire.
J’aimerais te dire qu’il y a des mannequins courant en maillots de bain rouges pour venir à ta rescousse. Oui, une sorte d’« Alerte à Malibu » pour la merditude.
Mais, cela n’existe pas.
Personne ne te viendra en aide. Surtout si tu te noies dans ta tête. J’aurais beau te donner les meilleurs conseils du monde, si tu n’es pas en mesure de les entendre, autant parler plan de carrière à une fleur.
Après, c’est normal. Si je te dis :
Arrête de te prendre pour de la merde.
Vas-tu arrêter de le faire ?
Bah …non.
Comme si tu n’avais pas envisagé déjà de le faire.
De plus, y a un effet vicieux à te le dire.
En effet, comme tu n’y parviens pas à la simple injonction, tu vas encore davantage te prendre pour de la merde.
C’est l’engrenage et te voilà, à nouveau, perdu dans la boucle du « Je me sens merdique »
Pourquoi ?
Penser et ne pas penser procède de la même opération mentale.
Par exemple, si je te défie :
Ne pense pas à un éléphant rose.
Tu vas penser à un éléphant rose.
Ne pense pas à un éléphant rose avec un parapluie bleu.
Tu vas penser à un éléphant rose avec un parapluie bleu
Ou, bien :
Oublie ce que je viens de dire.
Tu vas t’en souvenir.
C’est ainsi.
Du coup, t’es accro à tes pensées. Tu ne pourras rien changer si tu ne peux pas changer ta façon de penser.
Ceci dit, il y a une bonne nouvelle à tout ça.
Tu es plus grand que tes problèmes.
J’ignore pourquoi, mais la plupart des gens, pensent leurs problèmes insurmontables. Toi aussi, ça doit t’arriver. Pourtant, à mesure d’Homme, ils sont petits. Tous, sans exception.
Alors, qu’est ce qui les rend grand ?
Toi.
Absolument toi.
Certains ont cette capacité de transformer chaque caillou en montagne. La merditude, c’est ça. C’est un caillou.
Il est dans ta chaussure, certes, mais ça reste un caillou. Il le restera toujours.
Prend-le comme un défi lancé à ton intelligence.
Un défi dans lequel tu dois conseiller ton meilleur ami pour qu’il se débarrasse de sa merditude, que lui dirais-tu ?
Et si, ce meilleur ami, c’était toi ?
Chap. 2 — L’amitié que l’on se doit.
Imagine tu peux te choisir un professeur pour t’enseigner la vie.
Oui, un professeur de vie.
Je sais, ça n’existe pas.
Alors, imagine.
De plus, c’est un professeur très investi.
Il te suit 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et ce, pour toute votre vie.
C’est bon ?
Tu l’as ?
Maintenant, question :
Quel type de professeur choisirais-tu ?
Un qui te bat constamment pour te dire que t’es un perdant, que tu ne vaux rien, te rabaisse tout le temps et règne sur toi avec un fouet démoralisant ?
Ou bien …
… quelqu’un de bienveillant, d’attentionné, te comprend, veille à tes intérêts, t’encourage, croit en toi …?
Alors, tu choisis lequel ?
Le deuxième, pardi !
La fausse question, tant la réponse est évidente. Pourtant, quand il s’agit de toi, d’être ton propre professeur, tu choisis d’être la première version plutôt que la deuxième.
Aujourd’hui, en tant que professeur, tu vas t’apprendre deux choses :
Arrêter de t’insulter.
Te pardonner.
#1. Arrête de t’insulter.
De manière générale, arrête de te traiter moins bien que les gens qui t’entourent.
C’est fou à dire mais le constat est réel.
Tu as une propension particulière à te maltraiter. Tu te punis à tel point que tu finis par te haïr. Tu te traites plus mal que ne le ferais ton meilleur ami.
Comment ?
Déjà, tu refuses les compliments, puis, tu t’insultes, genre, littéralement.
a. Les compliments.
Bien sûr, dans ta tête, c’est faire preuve d’humilité voire, c’est pour te protéger de la flatterie hypocrite. Sauf qu’en réalité, c’est une manière de dire que tu t’en trouves indigne.
Encore hier, une amie me confessait :
Les compliments me mettent mal à l’aise. J’y trouve une sorte flatterie hypocrite.
Bref, elle ne croyait pas aux compliments. Surtout, afin d’avoir de la valeur, selon elle, ils devaient être rares et mérités.
Sauf que, ça ne veut strictement rien dire « rares et mérités. » Quand elle dit ça, c’est une autre manière de dire :
« Je ne mérite pas ces compliments. »
Pareil pour toi ?
En tout cas, je suis fait du même métal. Moi-même, très longtemps, j’avais fait mienne la maxime de Freud :
Quand on m’attaque, je peux me défendre ; mais devant les louanges, je suis sans défense.
Je détestais donc les louanges. Ils me rendaient vulnérable et, je n’aime pas ça. Du coup, quand il y a personne pour me servir des critiques, je me les sers moi-même.
Attitude de crétin, quoi ?!
Puis, un jour, j’ai eu une fulgurance.
Pour tout te dire, Victor Hugo fut mon idole.
Chacun son truc.
À d’autres Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et j’en passe. Moi, je voulais dribbler avec les mots. En cela, je voulais devenir meilleur que Victor Hugo.
J’ai donc nourri un complexe d’infériorité tenace vis à vis de son oeuvre. Toute mon écriture n’avait qu’un goût de cendre quand je la comparais à la sienne. Puis, un jour une pote m’a fait réaliser une chose.
Voici le dialogue :
ELLE : Tu sais, tu écris vachement bien. Tu écris même mieux que Hugo.
MOI : Arrête tes conneries ! Tu me flattes mais je ne pense pas …
ELLE : Rien à foutre de ce que tu penses. JE pense que tu écris mieux que lui.
Ce jour-là, j’ai compris une chose :
Je dois me traiter mieux que mes amis ne me traitent.
Depuis, j’accepte tous les compliments. Je les accepte avec autant d’enthousiasme qu’ils me sont donnés.
POINT.
Je ne cherche pas à les minimiser, à les nier, je les accepte, tous, sans condition.
Je dis juste « Merci » aux compliments.
Je n’y adjoins aucun « mais » comme dans un « Merci mais … »
Non.
Juste « Merci »
Toi aussi, à chaque fois qu’on te congratulera, tu diras un simple « Merci »
Ni plus. Ni moins.
En effet, la conjonction de coordination « MAIS » a ce pouvoir magique d’effacer tout ce qui la précédait. Autrement dit, quand on te suggère d’être « Authentique » suivi d’un « MAIS », en réalité, on sous-entend de ne pas l’être.
Ceci est valable pour toute rhétorique.
« Il peut y avoir discussion MAIS …»
==> Donc NON, il ne peut y avoir de discussion.
Il est vrai, le « MAIS » peut parfois conditionner la sentence. Seulement, dans notre cas, il annule ton « Merci » de manière radicale.
Les gens ne retiendront pas ton remerciement, tout juste retiendront-ils tes excuses pour n’avoir pas mieux fait, selon toi. Toujours.
Or, si les gens te congratulent, c’est que tu as eu impact sur eux. Refuser leurs compliments, c’est refuser d’avoir eu un impact sur eux. C’est alors comme insulter deux personnes. Toi d’abord, mais aussi la personne qui te congratule.
Il n’y a alors qu’une réponse à leur donner :
Merci. Juste merci.
b. Guillotine les insultes.
Les « Quel-le con-ne ! » lancés à soi-même, le regard sévère, devraient être guillotinés.
En vrai, si tu étais con-ne, tu n’aurais pas suffisamment d’intelligence pour t’en rendre compte. C’est mathématique. Ensuite, une nouvelle fois, traiterais-tu ton meilleur ami ainsi ? Alors, pourquoi, toi, tu le fais ?
Sois bon avec toi.
Arrête de t’insulter intérieurement :
Je suis nul.
Je gâche tout.
Pourquoi je ne fais rien de bien ?!
…
Traite-toi comme tu traiterais un bon ami. Pardonne-toi comme un ami te pardonnerait.
Sois ami avec toi-même.
#2. Ce n’est pas d’auto-estime dont tu as besoin. C’est d’auto-compassion.
Je ne compte plus les gens qui n’arrivent pas à se pardonner. Ils n’arrivent pas à se pardonner et ce, quelques soient leurs actes.
Pourtant, quand je leur demande si leur meilleur ami leur pardonnerait, ils me répondent tous « OUI ».
Tous, unanimes.
Y a bien un soucis. Un soucis d’autant plus important que le pardon est un préalable à l’action dont je te parlais précédemment.
Oui, tu souviens ?
L’action est le processus te faisant passer du mode « Je me sens merdique » à « Je me sens bien »
Pour ça, l’auto-pardon est la prémisse.
Ça se passe au niveau du cerveau.
Encore lui 😀
Lorsque tu soulages ta douleur, et la merditude dans notre cas, tu puises dans ton système de soins. Ce dernier, notamment, consiste à libérer l’hormone d’ocytocine.
Quand tu soulages ta merditude, tu sollicites ton système de soins. Le moyen de le déclencher : se pardonner.
Cette hormone augmente les sentiments de confiance, de calme, de sécurité, de générosité que ce soit envers les autres mais, aussi, fondamental, envers toi-même.
Du coup, quand tu es auto-compatissant, tu déclenches l’ocytocine. Cette dernière réduit la peur et l’anxiété pour te sentir serein et en sécurité.
Et ça, ça change tout !
En effet, quand tu es en pleine merditude tu te prépares à te défendre ou éviter une menace. Il active le système de combat ou de fuite. D’où le stress, le manque de confiance, la peur …
Après, ce système ait été conçu par l’évolution pour gérer les attaques physiques dans la jungle mais il s’active tout aussi facilement par des attaques émotionnelles — de toi-même ou d’autrui. Ton cerveau ne fait pas de différence entre attaques physiques et émotionnelles.
Cette réaction est tout à fait logique car ton corps ou ton esprit pensent être attaqués. Seulement, dans la merditude, ils le sont par …toi-même.
Pour sortir de cette situation : l’auto-compassion.
Cette dernière te sort d’une position défensive. La base. En vrai, t’as jamais vu personne se promenait dans les rues en position de combat. Ce n’est pas la meilleure façon d’inspirer confiance aux autres. Ce n’est pas non plus la meilleure manière de s’inspirer, à soi, de la confiance non plus.
Alors, il faut parfois traverser le miroir pour faire un câlin à son reflet. Très bisounours comme conseil et pourtant, sans cette prémisse, pas d’action pour sortir de la boucle de la merditude.
Traverser le miroir pour faire un câlin à son reflet.
En cela, ne te condamne pas à vie. Surtout pour une merditude que tu n’as pas choisi.
Personne ne se lève un matin en se disant, je veux me prendre pour une merde aujourd’hui. Forcément, cela s’impose à toi. Mais, tu n’as pas besoin de te condamner à vie pour ça.
Sinon, ce serait continuer à parler de la pluie même par beau temps. La vie, TA VIE n’est pas monolithique. Si on dit que les bonnes choses ont une fin, on oublie de dire que les mauvaises aussi.
Si on dit que les bonnes choses ont une fin, on oublie de dire que les mauvaises aussi.
Ainsi, pardonne-toi.
Pardonne-toi comme tu dirais à un ami de se pardonner.
Deviens ton meilleur ami.
Le pardon est le préalable pour se remettre à l’action. Il solde une dette envers toi-même pour te remettre en mouvement.
Quelques soient tes soucis, ouvre-toi à toi comme tu t’ouvrirais à ton meilleur ami puis écoute-toi. Écoute les conseils que tu te formules, les encouragements que tu distribues, écoute ta propre intelligence. Tu n’es pas ton pire conseiller contrairement à ce que tu pourrais croire.
Si tu n’as pas confiance en toi et, par extension, à ce que tu te racontes alors, prend le temps de faire connaissance avec toi. Généralement, tu es quelqu’un qui veut ton meilleur bien.
Comme ton meilleur ami 🙂
C O N C L U S I O N.
En conclusion, le titre est vraiment pute-à-clic, non ?
Je m’en rends compte là, à l’écriture de la conclusion. En réalité, il n’est pas possible de se débarrasser de sa merditude. Elle n’a pas d’interrupteur. Par contre, elle a un thermostat. Autrement dit, elle peut être régulée. Genre, littéralement avec des règles.
Pour ça, sois certain d’être ton propre législateur.
Tu peux t’écrire une lettre, un manifeste ou le CV de tes 80 ans …qu’importe le moyen mais, sois sûr d’être aligné avec ces règles. Ils définissent ton bonheur. Avec, il en restera ton système de récompense et de punition.
Tu seras heureux quand tu les respecteras car, tu progresseras vers ton bonheur. Par contre, à chaque infraction, la merditude reviendra.
La cycle est simple :
Tu respectes tes règles > Tu progresses vers ton bonheur > Tu te sens bien.
Tu ne respectes pas tes règles > Tu stagnes ou régresses > Tu te sens merdique.
Tout l’enjeu consiste alors à te faire passer de « Je me sens merdique » à l’état « Je me sens bien ».
Ce processus s’appelle l’action.
Par contre, si tu restes coincé dans une boucle de « Je me sens merdique ». La merditude revient comme un refrain de chanson populaire.
Ici, tu as besoin de toi.
Viens-toi en aide comme tu viendrais en aide à ton meilleur ami. Et si, tu ne sais pas où commencer, essaie ce truc :
Pardonne-toi.
Ça ira mieux tout de suite après.
Tu ne me crois pas ?
On essaie de le faire ensemble à 3 ?
1 …
2 …
3.